La Maison Ribot existe depuis 1833, mais vivra-t-elle encore longtemps ? Ses dirigeants, Danielle et Christophe Ribot, descendants du fondateur, en doutent.

De l'assemblage de vin français au négoce de boissons diverses, la Maison Ribot s'est adaptée aux époques.

La période glorieuse fut celle d'après-guerre. Pas un hameau sans son café. « On marquait à la craie le nom des clients sur les tonneaux », se souviennent Danielle et Christophe Ribot. Aujourd'hui dirigeants, frère et sœur marchaient alors dans les pas de leur père, Pierre, qui lui-même suivait ceux de son grand-père, fondateur de la Maison, en 1833.

Il y avait un dépôt à Felletin, à Limoges et à Montluçon où l'usine Dunlop tournait à plein régime. Pierre Ribot y fournissait les bars et resto ouvrier alentour en « Vin de Peyrat-la-Nonière », qui était l'appellation d'alors. La chaîne d'assemblage tournait à plein régime. « À l'époque, on buvait du vin comme on mange du pain. »

Las, il y a beaucoup moins de cafés en Creuse aujourd'hui. Et la grande distribution a ses propres fournisseurs en vins de table. « Il y a encore des supérettes qui distribuent le vin de La Nonière. » Mais la chaîne d'embouteillage a cessé de fonctionner tous les jours. Heureusement, il y a le négoce de boissons diverses.

« Qui voudra reprendre notre entreprise ? », se demande Danielle Ribot. « Notre profession est touchée, entre les grosses boutiques et les vins qui arrivent du monde entier… C'est dommage parce que ce sont les petites entreprises qui rendent service, qui sont là le week-end, qui prêtent les barnums… » Le frère et la sœur se battent pour pérenniser la Maison Ribot. « Faut travailler, notre père le faisait, on fait pareil. »

Le Populaire du 11/04/2012